Belle-Maman, tu es bien sûr, belle. Oui car c’est toi qui a donné la vie à notre cher et tendre époux. Donc nous nous devons de t’offrir notre reconnaissance éternelle, le respect et si possible, l’amour. C’est là qu’en général ça coince.
Car la belle-maman a le don de tout faire pour nous signifier que nous sommes quantité négligeable, que leur fils mérite évidemment mieux que nous. Il mérite une femme au moins aussi bien qu’elle, ce que nous ne serons jamais. Même avec la meilleure volonté du monde.
Je citerai ainsi pêle-mêle les magnifiques histoires glannées parmi mes amies et que nous partageons autour d’un verre de vin, non sans nous rappeler que, étant mères de garçons également, nous endosserons aussi un jour ce rôle. Mais, avec la conviction légèrement vacillante au 2ème verre, que nous ne ferons pas pareil, non. Parce que nous aurons compris que si la prunelle de nos yeux a choisi cette femme pour la faire sienne, c’est qu’elle lui convient et qu’elle est donc forcément une femme exceptionnelle.
Récit de Martine :
BM un sac Auchan dans la main en état piteux et ayant connu déjà plusieurs recyclages :
- Ah Martine, tiens, avant de partir de la maison, j’ai trouvé des trucs dans le frigo que j’allais jeter mais j’ai pensé que ça pourrait te servir. Tu regarderas, je t’ai tout mis dans ce sac.
Beau-Papa : Chérie, je sors aussi le cageot de fraises qu’on a achetées chez le producteur bio ? C’est aussi pour Martine, j’imagine ?
BM : Ah non, ça c’est pour nous, tu peux les laisser dans la voiture.
Ou encore
Récit de Jacqueline :
BM : C’est la troisième fois qu’on m’offre le Goncourt ! Je te préviens Jacqueline, le 2ème est pour ma mère, mais le 3ème est pour toi, ce sera ton cadeau de Noël.
Et enfin, récit de votre serviteur :
Après un goûter chez BM où elle avait fait un flan et avait essayé de faire passer le fondant Picard pour une réalisation personnelle (Personne ne veut du délicieux fondant que j’ai fait ? Ah ben vraiment, c’était bien la peine que je me donne du mal !), elle me tend un sac Carrefour ayant, là aussi, bien servi et me dit :
- Tiens je t’ai mis un morceau du fondant, comme il en restait et que les enfants avaient l’air d’aimer.
- Ah merci, c’est gentil. (Ne jamais dire que c’est gentil tant qu’on n’a pas regardé » ce qu’il y a VRAIMENT dans le sac).
De retour à la maison, j’ouvre le sac Carrefour. Dedans, un morceau du fondant que je laisse à mon mari qui le trouve délicieux et ferme résolument les yeux sur la réalité :
- Non, mais d’accord le gâteau est incroyablement régulier mais c’est sans doute parce qu’elle l’a très bien réussi, non ? Les traces du moule en papier c’est parce qu’elle a utilisé un moule en papier. Ca existe, non ?
- Surtout chez Picard.
- Bon, ben elle a du se tromper. Et puis, il est tout de même très très bon. C’est vraiment sympa quand même qu’elle nous en ai donné un morceau. Tiens, on va l’appeler pour la remercier.
- Attends ! Il y a autre chose dans le sac…..
Et là, je découvre un autre sac plastique dans lequel elle a mis du flan. Oui, comme ça, pas dans un tupperware, non, dans le sac plastique congélation qui a, lui aussi, sans doute déjà servi. Et ça donne ça.
Pardonnez mon mauvais esprit mais peut-on imaginer un seul instant que Belle-Maman aie voulu me faire plaisir avec ça ?
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