En cette semaine de rentrée, j’ai hélas du emmener avec moi mon fils Gabriel, 4 ans, dans un tas de démarches administratives et ennuyeuses Mercredi après-midi.
Je sais : c’était ambitieux.
Il a fallu le traîner d’un lieu à l’autre, et toute l’energie dont il fait preuve pour pousser son frère ou courir vers la maison après l’école avait, curieusement complètement disparue.
Mais, aussi pénible qu’il puisse être de devoir tirer un enfant de 16 kilos, ce ne fut pas le pire moment de la journée…..
Nous sommes passés par la case Sécu. Me voilà à faire la première queue pour raconter mon affaire à un premier fonctionnaire avant de refaire la queue devant le fonctionnaire seul habilité à régler mon problème pourtant simple. A ce stade, j’avais déjà commencé à lacher l’affaire avec mon fils qui était allongé à même le sol, à mes pieds, un doudou dans une main, le pouce dans la bouche. Mère indigne. En même temps, il faut tout de même être lucide, la Sécu n’est pas un lieu qui incite à l’élégance et on se laisse rapidement gagner par le laisser-aller des personnes qui nous entourent.
Gabriel, donc, m’interpelle, assez fort pour que tout le monde l’entende : Maman, Maman, regarde ! Le Monsieur derrière toi ! Il attends un enfant !’
Evidemment, par reflexe, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder le Monsieur enceint derrière moi. 2 mètres 10 au garrot, le cheveu long et gras, et… une bedaine d’un bon 7 mois et demi de grossesse. Nous avons échangé un regard relativement neutre, à mon plus grand soulagement. Il était peut-être sourd. Ou bien, comme selon une expression de mon amie Séverine, peut-être n’avait-il pas la lumière à tous les étages. Mais ce n’était pas le cas du reste des personnes autour de nous.
J’ai conservé l’air le plus détendu possible et je me suis penchée sur mon fils pour l’engueuler copieusement, mais doucement (exercice difficile s’il en est) pour éviter qu’à nouveau, tout le monde profite de ses observations. Et bien ce ne fut pas tâche aisée que de lui faire comprendre que tout n’est pas bon à dire. Et que non, le Monsieur ne pouvait pas être enceint.
Ce fut bientôt mon tour et nous avons pu, heureusement , partir.
Mais ce n’était pas la fin de mes aventures. Nous voilà chez Darty à faire la queue, là encore, à la caisse. Judicieusement disposées, à hauteur d’enfant, se trouvaient des cartes cadeaux Facebook pour achetezr une appli. Le tout très coloré avec sans aucun doute un dessin pour attirer l’œil de nos cherubins. En tous cas, bravo le service marketing, ça a marché à fonds.
- Maman, Maman, j’en veux une !
- Ah non, mon chéri, je n’ai pas d’argent à dépenser pour ce genre de choses
- Mais c’est pas grave Maman, je peux le mettre sous mon Tshirt si on ne peut pas l’acheter.
Soupir. Que s’est –il passé pour que mon fils de 4 ans suggère un penchant pour la délinquance ?
Et à nouveau, j’ai engueulé mon fils copieusement mais discrètement ce qui était un exercice toujours aussi difficile. J’ai évoqué la possible intervention de la police s’il s’avisait de voler quaelque chose.
Un peu plus tard, alors qu’il prenait son bain et que de mon point de vue, tous ces sujets étaient clos, il me dit :
- Mais tu sais Maman, si j’avais mis la carte sous mon Tshirt, la police n’aurait rien vu.
Enorme soupir.
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