Il revient....et il n'est pas content

Ce weekend je suis allée voir 'Man of Steel', enième version de Superman, avec une trame un peu plus étoffée que précedemment et, inflation des temps modernes oblige, bourrée d’effets de plus en plus spéciaux et, il faut bien le dire, totalement ébouriffants.

Ceci dit, c’est malgré tout avec les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, car Superman, tout Superman qu’il est, a une histoire étonnamment proche de celle de Jésus et je suis à peu près sûre que ce n’est pas fortuit.

Superman arrive du plus haut des cieux.

Ben oui, c’est un extraterrestre. Il tombe donc sur un couple sans enfant, et son vaisseau est entreposé dans ce qui ressemble fort à une étable.

Superman a des pouvoirs.

Dès son plus jeune âge, il découvre qu’il est différent. Mais comme Jésus en son temps, il se révolte d'abord contre cette différence : il veut juste être le fils de son père. Séquence émotion du chef d’œuvre. J’ai vu quelques larmes versées par les pères autour de moi. Le pouvoir d’Hollywood à distiller des émotions m’étonnera toujours (mais notez que je suis moi même une bonne vieille pleureuse dès que le moindre bon sentiment associé à une musique qui va bien apparaît dans les films américains. Je ne jette donc la pierre à quiconque. Ah tiens, Pierre….)

Mais revenons à nos moutons. Ou à nos brebis (égarées….et hop, la Bible est partout)

Superman donc lutte pour ne pas laisser paraître sa différence. Et puis, zut, un jour, il jette l’éponge, il s’assume et il parcourt le monde afin de sauver tout ce qui a besoin de l’être.

Tout pareil que Jésus.

Superman communique avec le ciel et l'au-delà.

Plus exactement, il communique avec son vrai père mort il y a fort longtemps et dont l’esprit lui apparaît et le guide à travers les épreuves en lui permettant de garder la foi et de ne pas perdre de vue la raison de son être et de sa présence sur Terre.

Finalement arrivent sur Terre les anciens, les ultras de sa planète d’origine, qui souhaitent absolument préserver l’ordre ancien, même si l’expérience a prouvé que cet ordre est voué à l’échec. Ils veulent la peau de Superman/Jésus. Il doit se livrer.

Et là, apothéose, Superman se confesse à un prêtre et lui explique : c’est de moi que parlent les anciens, je suis celui qu’ils veulent. Les yeux du prêtre s’illuminent. On dirait Bernadette Soubirou qui vient de voir la Sainte Vierge.

Et puis Jésus/Superman se rend, il accepte son destin tout tracé.

Là, il clame : J’ai 33 ans ! Comme un cheveu sur la soupe. Ou pas finalement….

Le film se termine sur une scène de baston infernale et infinie. Sérieusement, j’ai failli m’endormir. 30 minutes de castagne dont la fin est totalement prévisible, c’est trop, même si les effets spéciaux sont, et re, incroyables :

Ah, tiens, le méchant a l’air parti. Ah tiens, il revient.

Ah , maintenant c’est Superman qui a l’air mal en point. Ah ben, non il ressuscite.

Et revoilà Jésus/Superman.

Et enfin….

Non, finalement non. N'insistez pas. Je ne vous livrerai pas la fin. Je vous laisse à cet insoutenable suspense.